Le projet

Musique

Les Sorbiers Rouges - le projet

Une partition musicale entre ombres et lumière.

Les Sorbiers Rouges, c’est un univers poétique, délicat, une musique de l’âme, entre ombres et lumière, une langue subtile, colorée de fantaisie légère, une certaine grâce, un goût pour la conversation et les silences éloquents ; un monde à part…
La musique se fait consolation lorsque le fracas du monde entre jusque dans les foyers paisibles et quand le chagrin n’est plus supportable et les corps épuisés par la maladie et l’effroi. La musique comme une résistance à la tragédie et à la terreur. Les Sorbiers Rouges, c’est une pièce de théâtre intime, une musique de chambre, une sonate à la douce mélancolie…

 

La rencontre des sons et des images

Les rencontres sensibles et l’accord harmonieux entre la musique du violoncelle, du piano, de la voix humaine et des images, nous emportent au-delà de nos perceptions habituelles ; il s’opère une forme de transcendance sensorielle et émotionnelle. Le texte devient chant, les images deviennent musiques et inversement. Nous sommes devant le miracle de la poésie, la magie du cinéma !

 

Ingmar Bergman et la musique

« Je voudrais dire qu’il n’existe pas d’art qui ait plus en commun avec le cinéma que la musique. Les deux affectent directement nos émotions, sans passer par l’intellect. Et un film est essentiellement un rythme, inspiration et expiration dans une séquence continue. Toujours depuis mon enfance, la musique a été ma grande source de récréation et de stimulation. »

Choix des musiques

La Sonate Arpeggione de Franz Schubert, composée en 1824 et publiée à titre posthume en 1871, est apparue comme une évidence pour les deux musiciens, Clément Stauffenegger, violoncelliste, et Terence le Beyec, pianiste, lorsqu’il s’est agi de choisir le répertoire musical des Sorbiers Rouges. Cette œuvre lyrique, en trois mouvements – Allegro moderato, Adagio, Allegretto – avec des alternances de joie et de mélancolie, est véritablement la ligne musicale du récit ; elle donne le ton et la couleur à l’ensemble du film.

La Sonate pour piano et violon en la majeur FWV 8 de César Franck, composée à l’été 1886, apporte un léger contraste à la mélancolie de Schubert, et nous offre sa fraîcheur, son élan et son expression heureuse. Le compositeur l’avait écrite pour le mariage de son ami, le violoniste Eugène Ysaÿe, qui l’exécutera immédiatement, avec la pianiste Marie-Léontine Bordes-Pène, qui l’avait suggérée à César Franck. Ysaÿe est enchanté de ce cadeau et le qualifie sincèrement de « chef-d’œuvre. » Cette œuvre est une pièce majeure du répertoire, encore à l’heure actuelle. La version enregistrée pour Les Sorbiers Rouges est l’arrangement pour violoncelle et piano de Jules Delsart ; en l’occurrence le premier mouvement Allegretto ben moderato.

On dit que cette partition de César Franck aurait inspiré la sonate de Vinteuil de Marcel Proust, dans « A la recherche du temps perdu. »

“ Une heure n’est pas qu’une heure, c’est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats. ”

Marcel Proust, Le temps retrouvé

Sonate

Le terme de sonate a une longue histoire. Sa première utilisation pour désigner une pièce de musique instrumentale (sonate étant dans cette acception très générale entendu par opposition à cantate = pièce vocale) remonte au XIIIe siècle : dans le texte sacré Vida de Santa Douce on parle de « Mens que sonavan la rediera sonada de matinas ». Au cours du XVIe siècle, il est réservé exclusivement aux pièces pour luth. Du XIIIe siècle à nos jours, il fait partie de la terminologie musicale la plus répandue, mais désigne des formes musicales assez différentes par leurs structures, leurs particularités stylistiques ou leur inscription dans la vie musicale.

« Larousse » Dictionnaire de la musique

Les pièces musicales suivantes ont été enregistrées :

Franz Schubert, Sonate Arpeggione
I. Allegro moderato
II. Adagio
III. Allegretto
Violoncelle et piano

César Franck, Sonate pour violoncelle et piano en la majeur FWV 8 (arrangement Jules Delsart)
I. Allegretto ben moderato

Jean-Sébastien Bach, Suite pour violoncelle seul no 1 BWV 1007
Allemande
Menuets I & II

Jean-Sébastien Bach, Le clavier bien tempéré, livre II, prélude BWV 884

Claude Debussy, Préludes pour piano
Bruyères
Des pas sur la neige

Serge Prokofiev, extrait de la sonate pour violoncelle et piano opus 119
I. Andante grave

Thème original Les Sorbiers Rouges composé et interprété par Clément Stauffenegger, violoncelle et Terence le Beyec, piano

+ Improvisations au violoncelle et au piano, sound design, ambiances, bruitages….

Les musiciens

Clément Stauffenegger

©jolieimaje

Le violoncelliste franco-suisse Clément Stauffenegger débute son apprentissage musical dans sa ville natale d’Avignon. Il poursuit ensuite sa formation auprès d’Augustin Lefebvre au Conservatoire de Lyon, puis Denis Severin et David Pia à la Haute École de Musique de Genève-Neuchâtel. Depuis septembre 2024, il est étudiant au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans la classe de violoncelle baroque de Bruno Cocset et Christophe Coin. 

      Il se produit en musique de chambre dans diverses formations et a eu l’opportunité de partager la scène avec Lise Berthaud, Pierre Fouchenneret, Joël Marosi, Plamena Nikitassova, Sébastien Singer, le Quatuor Aviv ou encore Fabrizio Chiovetta. 

      Au sein de différentes académies d’orchestre, il a pu jouer sous la direction Pablo Heras-Casado, Philippe Herreweghe, Gábor Takács-Nagy ou Hervé Niquet, dans des festivals comme ceux d’Aix-en-Provence, de Lucerne et de Saintes. 

      Actuellement académiste au Concert des Nations dirigé par Jordi Savall, il a participé au programme Junior des Arts Florissants et est invité à jouer parmi des ensembles historiques comme le Banquet Céleste, les Ambassadeurs – la Grande Écurie ou Cappella Mediterranea mais également au sein de phalanges modernes comme l’Orchestre de Chambre de Lausanne ou l’Orchestre National Avignon Provence.

Terence le Beyec

Jeune pianiste français, Terence le Beyec est lauréat de plusieurs concours internationaux. Il remporte le Premier Grand Prix et le Prix de la Ville de Minoh au Concours international Wittgenstein à Osaka. Il compte également parmi les lauréats des concours Young Opus et Claude Kahn.

      Formé auprès de Germaine Poliakov, il poursuit ses études au CRD Paris-Saclay, puis au CRR de Boulogne-Billancourt dans la classe de Nicolas Mallarte. Il est actuellement étudiant en Master de piano à la Haute École de Musique de Genève, où il travaille sous la direction de François Dumont et Marc Pantillon. Soucieux d’approfondir sans cesse son art, il se perfectionne au contact de musiciens tels que Laurent Cabasso, Florent Boffard, Henri Barda, Caroline Marty, Jean-Baptiste Lhermelin, Teresa Czekaj, Vincent Coq ou Hubert Guillard.

      Son activité de concertiste l’a conduit à se produire dans des salles et festivals prestigieux, Salle Gaveau, église Saint-Merry, Sorbonne, Théâtre du Passage, mais aussi aux Harmonies du Perche, à l’Été musical de Dinan ou à La Chapelle aux concerts. En soliste, il a notamment interprété le 23ᵉ Concerto de Mozart sous la direction de Sabine Aubert.

      Passionné de musique de chambre, il fonde en 2019 le Trio Matisse avec Matthieu Perraud (violon) et Anna de Belsunce (violoncelle). Ensemble, ils se produisent régulièrement, entre autres à l’Abbaye de Royaumont et au Musée des Archives nationales (Hôtel de Soubise) dans le cadre de la saison « Jeunes Talents ». Curieux de tous les répertoires, il participe également à des projets de musiques actuelles, en tant que compositeur et accompagnateur auprès de la chanteuse Ada Aebi, avec laquelle il s’est fait entendre à plusieurs reprises sur les ondes de radios suisses.

      Enfin, parallèlement à son activité de pianiste, Terence le Beyec se consacre à la direction d’orchestre. Depuis 2025, il est à la tête de l’Orchestre de Chambre l’Orange Bleue, qui rassemble une trentaine de jeunes musiciens diplômés des hautes écoles de musique suisses. Il poursuit en parallèle sa formation de chef auprès de Simon Proust, affirmant ainsi une double vocation d’interprète et de directeur musical.

Pour aller plus loin

Voici les suggestions de Clément Stauffenegger, violoncelliste pour Les Sorbiers Rouges :

Daniil Chafran, violoncelle et Anton Ginsburg, piano.
Miklós Perényi, violoncelle et András Schiff, piano.
Jean-Guihen Queyras, violoncelle et Alexandre Tharaud, piano.
Anne Gastinel, violoncelle et Claire Désert, piano.
Jacqueline du Pré, violoncelle et Daniel Barenboim, piano.
Yo-Yo Ma, violoncelle et Emanuel Ax, piano.

Isabelle Faust, violon et Alexander Melnikov, piano.
Janine Jansen, violon et Kathryn Stott, piano.

Interprètes de Jean-Sébastien Bach : les violoncellistes Jean-Guihen Queyras et Bruno Cocset.

Et les suggestions de Marcel Schiess, auteur et producteur Les Sorbiers Rouges :

Sonia Wieder-Atherton, violoncelle, Raphael Oleg, violon, Imogen Cooper, piano / Album « En sonate », 2003.
Christian Tetzlaff, violon ; Tanja Tetzlaff, violoncelle ; Lars Vogt, piano/ Album SCHUBERT, 2023.

Mstislav Rostropovitch, violoncelle et Benjamin Britten, piano.
Camille Thomas, violoncelle et Julien Libeer, piano.

Lise Berthaud, alto et Bertrand Chamayou, piano.
Julia Fischer, violon et Martin Helmchen, piano.
Vilde Frange, violon et Michail Lifits, piano.

Les sonates et partitas, les concertos de Jean-Sébastien Bach interprétées par Julia Fischer, violon

Le Locle, le 16 mai 1946.

Madame Vve. Marcel Dubois

Le Prévoux

Madame,

    La longue maladie dont souffrait M. Dubois, les nouvelles que nous en avions ces dernières semaines ne nous laissaient pas beaucoup d’espoir de le revoir au Collège.
Nous aimions cependant penser que le mal lui laisserait encore quelques moments d’accalmie.
Notre vœu n’a pas été exaucé et son décès laisse l’école, comme sa famille, plongée dans une profonde tristesse.

    Au moment où il s’en va, la Commission scolaire et la Commission de l’école de commerce tiennent à vous dire combien elles ont apprécié M. Dubois. Il fut un excellent maître. Il connaissait parfaitement la langue allemande et savait l’enseigner. Cette tâche, si ardue parfois, il l’a toujours remplie avec dévouement, conscience et savoir-faire.  De plus, il a su gagner l’affection de ses élèves dont beaucoup sont devenus dans la suite de bons amis pour lui. Brisé par la souffrance physique et le deuil, il a fait vaillamment son devoir jusqu’au bout, laissant ainsi un bel exemple à tout son entourage, à notre jeunesse en particulier.

    Dans les heures difficiles que vous passez, les autorités scolaires vous expriment, ainsi qu’à toute votre famille, leur très vive sympathie et souhaitent que le bon souvenir que laisse votre cher défunt à toute notre population, la reconnaissance des autorités, des élèves, de leurs parents, vous soient de quelque réconfort dans votre deuil.

    C’est dans ces sentiments que nous vous prions d’agréer, Madame, nos salutations respectueuses.

Au nom de la Commission Scolaire :

Le Secrétaire
M.H Primault
Signature lisible

Le Président
Signature autographe, pas lisible

Au nom de la Commission
De l’École de Commerce :

Le Président
Signature autographe, pas lisible

Le Patois

Marcel-Henri Dubois parlait, lisait et écrivait le patois du Jura neuchâtelois.
Il note dans son cahier « A bâtons rompus No 3, en 1931 :

« Ce patois du Locle et de la Sagne que ma génération ignore complètement »

Pour Marcel-H. Dubois, le foyer c’est l’hoteau, la maison de la famille Dubois au Prévoux, qui doit son nom à un terme de patois :

3o Aussi, par conséquent, c’est pourquoi: Il était très avare, «djierè, a sn’aterma è n’i avai quasi gnyon, on ne l’ammâve pas», aussi, à son enterrement, il n’y avait quasi personne, on ne l’aimait pas (N Ch. de F.). Le lieutenant de police voulait que tout fût rangé et «le z ètsirle foûran dzère apohyî…» contre l’hotau, les échelles furent donc appuyées contre la maison (N Bér. Pat. neuch. 117).

Pour en savoir plus sur le patois neuchâtelois :

Université de Neuchâtel, dialectologie :

Le « patois » neuchâtelois est un dialecte de la langue francoprovençale, l’une des trois langues traditionnelles de l’espace gallo-roman, avec l’occitan dans le Sud, et le français (langue d’oïl, avec ses dialectes) au Nord. Neuchâtel se trouve à la limite nord-est du francoprovençal, qui comprend toute la Suisse romande (sauf le Jura), une partie du Jura français, le Lyonnais, le Forez, la Savoie et la Vallée d’Aoste (carte).

Comme tous les dialectes, le parler francoprovençal de Neuchâtel se distinguait légèrement d’un village, d’une vallée à l’autre, sans que cela pose de difficultés pour la compréhension mutuelle (carte).

Les derniers locuteurs du francoprovençal neuchâtelois ont malheureusement disparu dans les années 1920. Peu avant, conscient de sa disparition imminente, un groupe d’intellectuels et patoisants neuchâtelois a essayé de « sauver les meubles », en publiant un volume souvenir, contenant tous les textes en patois neuchâtelois qu’ils avaient pu rassembler. Ce volume a été publié à Neuchâtel en 1895; il se trouve dans toutes les bonnes bibliothèques du canton.

Ci-dessous, nous reproduisons le début d’un récit en patois de Boudry, rédigé par L. Favre, président du Comité du patois de la Société cantonale d’histoire et d’archéologie, avec sa traduction en français régional.
Voir le texte ment. : http://www5.unine.ch/dialectologie/NE_Presentation.html

Marcel Dubois, portrait de son père Abram-Henri Dubois, horloger loclois

Abram-Henri Dubois, né le 6 juillet 1858, l’état-civil indique le 26 juin, épouse Louise-Marie Simon-Vermot, née le 3 juin 1858, fille de Lucien, de Montlebon (Doubs, France), n’eurent point d’enfants, mais m’adoptèrent à la mort de mon père William, et furent mes parents, dont je vénère et bénis la mémoire tous les jours. Le numéro 73 de la Rue des Envers fut leur domicile de 1894 au 20 juillet 1930. Ma mère adoptive fut enterrée le jour de Noël 1918 (morte à 60 ans).

Celui que nous avons toujours appelé « Grand-Papa » par reconnaissance y fut veuf de 1918 à 1930, mais trouve à notre foyer et au contact de nos deux enfants des affections chaudes, un intérêt toujours en éveil. Dans mes « A bâtons rompus », j’ai essayé de faire revivre cette grande figure. Cher et bon Abram-Henri !

« Cet homme auquel je voue un véritable culte, une reconnaissance renouvelée à mesure que mes enfants grandissants attendent de moi davantage – l’enfant ne vivra pas de pain seulement…le cœur veut sa nourriture, l’esprit aussi.

Votre grand-papa ne m’a laissé manquer de rien, j’ai pris à son contact de grandes, de belles leçons d’énergie, de complaisance, de charité pratiquée sans parler, de dévouement, d’abnégation pour tous ceux qui avaient/auraient besoin d’aide.

Il aurait pu m’asseoir à l’établi, me faire quitter définitivement l’école. Il ne l’a pas fait.
Je suis bien certain que jamais pensée de lucre ne l’a effleuré à la croisée de « mes chemins ».

Un grand cœur
Un caractère

Un homme aux réactions vives, promptes, trop rudes souvent (un ressort qui se détend soudain et vous saute à la figure). »

Note de Marcel Dubois : « 105 kilos à 70 ans ! »

Faire-part de la mort d’Abram-Henri Dubois : « Non pour être servi, mais pour servir »