Portrait de
Son père biologique, William Dubois, est mort accidentellement à la Jaluse, à l’âge de 28 ans, le 1er février 1892. Sa mère naturelle, Cécile-Alice Pellaton, née le 5 juillet 1864, est restée « Grand-maman des Monts ».
Ses ancêtres étaient des paysans-horlogers du Locle, de la Sagne et des Entre-deux-Monts. La lignée des Dubois du Locle remonte à l’an 1656, avec Abram Dubois, né le 23 novembre 1656, Sieur Justicier et Ancien.
Professeur d’allemand, écrivain, poète, enseignant et citoyen engagé dans la vie sociale du Locle. Chroniqueur sous le pseudonyme d’Henri Flangebouche.
Les gens du Prévoux et les Loclois qui le connaissaient l’appelaient « Pot-de-Pipe ». Le surnom lui est resté, encore de nos jours. Il est vrai que la pipe de Marcel Dubois était indissociable de sa personne. Elle était le prolongement naturel de ses mains, comme pour Max Frisch, et elle définissait clairement sa profession et sa position sociale. Sa pipe le désignait immédiatement, à la façon du Commissaire Maigret dont il partageait la stature.
Marcel-H. Dubois était mélomane et musicien. Il jouait du violon. Son compositeur de prédilection était Ludwig van Beethoven. Il a été Président de la Société la Symphonie au Locle, qui organisait des concerts en salle ou en plein air.
Extrait de l’agenda de Marcel-Henri Dubois
Mardi 20 février 1923
« J’ai ma leçon de violon chez Mme Huguenin, de 3h. Germaine m’attend à la sortie (4h20) !
L’étude :
1. Étude de Fiorillo*
2. Chants russes
3. Gavotte de Glück I. Prélude
Laborieux et difficile exercice du violon. »
*Federigo Fiorillo (1755-1823) est un violoniste, altiste et compositeur d’origine italienne, né dans la principauté de Brunswick-Wolfenbüttel. Fiorillo était le troisième fils d’Ignazio Fiorillo de Naples (1715–1787), qui était kapellmeister à la cour auprès du Duc Charles Ier de Brunswick-Wolfenbüttel.
Marcel-H. Dubois maîtrisait parfaitement la langue allemande et connaissait très bien la littérature et la poésie d’outre-Rhin. Il a donné plusieurs conférences sur des auteurs de langue germanique, notamment sur Henri Heine, le 7 mars 1922, consignée dans son Agenda de 1922.
Marcel Dubois, parlait, lisait et écrivait en patois des Montagnes neuchâteloises. Il note dans son cahier bleu No 3, en 1931 :
« Ce patois du Locle et de la Sagne que ma génération ignore complètement »
L’événement mondial. Le triomphe de la machine, de l’industrie et de la nouvelle mobilité. Centenaire de la Révolution française (1789). La tour Eiffel est inaugurée, triomphe de la modernité et symbole du progrès!
le 19 mai, naissance au Locle. Écoles primaires et secondaires au Locle.
Séjour en Suisse allemande, à Soleure (il a 15 ans)
Première année d’enseignement, ritualisée par un cadeau de ses parents : une très belle montre de poche en or rose. (de 16 à 19 ans).
Enseignant à l’Institut des Frères Moraves au Château de Prangins.
Grand Voyage avec l’Institut Morave dans Oberland bernois, puis le Lac des IV Cantons, le Lac de Lugano, et Milan (album de photographies de Marcel Dubois, conservé).
Étudiant en Littérature et langue allemande au Landschulheim* Am Solling en Basse-Saxe, Allemagne
*En Allemagne, un Schullandheim est un lieu d’apprentissage complémentaire à l’école, où les élèves et les enseignants peuvent travailler de manière approfondie pendant une à trois semaines sur des contenus liés au programme scolaire, sous forme de semaines de projet. Dans ce type d’établissements pédagogiques, l’éducation et l’enseignement prennent une forme particulière.
Il convient de distinguer les foyers scolaires des foyers d’éducation rurale, qui constituent des systèmes scolaires à part entière et sont généralement gérés comme des internats.
Landschulheim : le plus souvent en Allemagne. Internat en milieu rural
L’expression se retrouve en particulier comme désignation propre des écoles de la pédagogie réformée.
Professeur aux écoles secondaire ; normale et de Commerce du Locle (langue et littérature allemandes). Il a 26 ans quand il commence son métier d’enseignant au Locle. Il a été membre de la Commission scolaire, des Commissions de l’École de Commerce et de l’École Professionnelle au Collège du Locle.
Mariage avec Germaine Lucie Liengme
Naissance de son fils Roland Marcel Dubois, au Locle.
Trois Agendas de Marcel Dubois conservés au Fonds d’archives M.-H. Dubois BVL
1922 16-18.03 NOTES DE LA SEMAINE, AGENDA 1922, Marcel Dubois :
«Les chômeurs décident de descendre demain à Neuchâtel pour manifester contre l’abaissement des allocations de chômage – 5’000 chômeurs sont inscrits du Locle et de La Chaux-de-Fonds.»
Naissance de sa fille Jacqueline Alice Dubois, au Locle.
Marcel Dubois reçoit sa Carte de presse de la Direction du Journal « Le Grand Magazine » à Paris, carte valable pour l’année 1930.
Décès de son père tant aimé et admiré Abram-Henri Dubois, à l’âge de 72 ans.
Voyage à Paris tous les quatre, en famille. Marcel Dubois, dans son Journal :
«…mais nous avons besoin de cet immense Paris, de ce Paris-Lumière et Vie.»
«…après tant de mois où notre Rue de France fut notre seule distraction, Paris Lumière !»
«Départ le 6 avril 1931, jour de l’anniversaire de Jacqueline, qui fêtait ses 8 ans.
Paris !
Pour le Papa, c’est beaucoup
Pour la maman, c’est davantage
Pour Roland, c’est énorme
Et pour Jacqueline, toute menue, c’est le bout du monde…
Paris !»
Fin du voyage, Marcel Dubois écrit avec nostalgie :
«Je garde secrètement le désir de revoir Paris. Nous visiterons les Musées sans hâte, les églises .- Nous reprendrons la promenade interrompue en 1931. Nous irons à Versailles…le Grand Siècle (17e).»
«N’accompagnerons-nous pas un jour notre Roland devenu très grand et très savant à cette « Cité universitaire » de création récente, où la « maison suisse » accueillerait notre étudiant en lettres ?
Qui sait ?…»
Marcel-H. Dubois est ambassadeur neutre pour le Plébiscite de la Sarre, à Sarrebruck, en Allemagne. Il publiera un livre pour témoigner de cette expérience : A Sarrebruck tous les deux, paru en décembre 1935. Il donnera également plusieurs conférences pour évoquer l’enjeu de ce plébiscite et ses conséquences. Il racontera en détail comment il a vécu ces quatre jours à Sarrebruck avec les autres commissaires internationaux. Il témoignera de la vie dans la capitale de la Sarre, en ces jours si solennels.
Installation de Marcel-H. Dubois et sa famille à l’Hoteau, au Prévoux 21, une villégiature à la campagne, avec son hameau et son auberge. Le Prévoux se situe à la frontière franco-suisse. Le car postal fait la route entre la ville du Locle et la Vallée de la Brévine. Arrêt au Prévoux, où se trouve également un magasin et un bureau de poste.
Marcel-H. Dubois, écrit dans son Journal : «La Maison du Prévoux qui tourne le dos aux passants, qui ne regarde que ce ravin étroit et dépouillé : La Viauloup (sic)».
Journal de Marcel Dubois, lundi 17 avril 1944
«Il y a aujourd’hui cinq ans que nous nous installions ici au Prévoux. Cinq ans !»
Célébration en grande pompe du bicentenaire de la mort de Daniel Jeanrichard, au Locle, en présence du Conseiller fédéral Walther Stampfli, et du Général Guisan, qui passe les troupes en revue. Marcel-H. Dubois est l’auteur du livret du Festival historique du Bicentenaire, avec Jean Pellaton. La musique a été composée par Bernard Reichel. On a édité un programme complet, de très bonne tenue et illustré, rassemblant de très nombreuses annonces publicitaires (payantes) des entreprises et commerces prospères de la Ville du Locle et environs.
La météo est estivale, les rues du Locle sont pavoisées et on défile en un grand Cortège sur des chars fleuris, à cheval et à pied, en frac et chapeau ; l’atmosphère est à la fête et à la joie.* Une photographie d’archive montre Marcel-H. Dubois, dans une calèche, en habit d’époque, avec perruque et bicorne, il apparaît de très bonne humeur.
Note Marcel Schiess : au Locle, en ce mois de juin 1941, on semble oublier totalement ce qui se passe en Europe à ce moment-là, c’est la Guerre et l’application implacable par les nazis des lois raciales édictées en 1935 par le régime national-socialiste d’Adolf Hitler. Au même moment, la Wehrmacht lance l’opération Barbarossa, nommée en référence à l’empereur Frédéric Barberousse, qui est le nom de code désignant l’invasion par le IIIe Reich de l’Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale, à partir du 22 juin 1941, et le début du front de l’Est qui sera le plus grand théâtre d’opérations de la Seconde Guerre mondiale.
Voir le film des actualités Ciné Journal / 1941-07-04 – français / durée: 00:02:34
https://memobase.ch/fr/object/bar-001-CJS_0049-1
Journal de Marcel-Henri Dubois, samedi 11 mars 1944, la séance de pose est consignée.
«Séance de pose dès 2h. Grosbéty fait mon portrait. Mon portrait ? C’est discutable. Il paraît que je serais le personnage central d’une vaste composition. Vers 5h, c’est fini. Nous avons devant nous (Germaine est avec nous, amusée par la faconde de ce petit homme enthousiaste, fou de couleur) un personnage formidable (le mot est propre) dont les traits font penser à Aristide Briand ou à Léon Daudet. Notre homme passe la veillée avec nous, à la cuisine : conte, rugit, gouaille et pleure devant son verre de pinard. / la mère, ma mère, sainte femme – on ne « bombe » pas devant sa mère, etc…
– Avez-vous beaucoup voyagé, demande G.
– Comme la queue d’une vache, d’une fesse à l’autre.»
Eternod, Charles d’ (1890-1953), poète et homme de lettres. Il est né à Carouge (Genève). Peu avant 1914, Charles d’Eternod entre à « la Violette » qui l’élira comme Prince des poètes en 1940, à la mort d’Henry Spiess (qui avait été désigné Prince des poètes romands en 1915). Le groupe littéraire La Violette a été fondé en 1894, notamment par Jean Violette. Charles d’Eternod est à la fois auteur, rédacteur, éditeur et imprimeur (ayant ses presses à domicile). Il est disciple d’Henry Spiess et ami de René-Louis Piachaud, entre autres.
Qui frappe, qui va là ? l’huis n’a
point de verrou,
L’hoteau de coffre-fort, le poète
de feinte
Entre, passant du soir, homme
ou voyou.
A mon feu de fagot réchauffe-toi
sans crainte.
Le chagrin de la perte de son fils est insurmontable pour Marcel-Henri Dubois. Le désespoir et la maladie le gagnent. Une longue maladie, qui va s’installer et ne lui laissera aucun répit.
En plein été, Marcel-Henri Dubois reproduit des poèmes de deuil, dont deux poèmes d’Anna de Noailles, du recueil L’Ombre des Jours (en pensant à Roland…) et aussi Verlaine, Sagesse, et encore Victor Hugo Les Contemplations… Marcel Dubois écrit ces vers d’Hugo :
« l’angoisse dans mon âme est toujours la plus forte,
Et mon cœur est soumis, mais n’est pas résigné. »
«Bombardiers de passage dans la nuit.»
Du point de vue des Roches, nous voyons le Col France.
Le drapeau français flotte devant la Douane et des maquisards stationnent sur la route…
il n’y a plus d’allemands à notre frontière. Paris est libéré.
Marcel-H. Dubois décède à l’Hôpital des Cadolles à Neuchâtel, à l’âge de 56 ans, après une longue et lourde épreuve.
La vie de la famille Dubois à l’Hoteau du Prévoux touche à sa fin.
Jacqueline Dubois a 23 ans. Elle devient le soutien de la famille et travaille à la Fabrique Tissot au Locle où elle sera employée au Département suisse durant 14 ans. Jacqueline et Germaine déménagent au Locle, en ville.
Abram-Henri Dubois et son épouse Louise-Marie Simon-Vermot, les parents adoptifs de Marcel Dubois, habitaient rue des Envers 73, où se trouvait l’atelier d’horloger de A-H Dubois, au premier étage. En face, se trouvait le Café Rossier.
Extrait Marcel-Henri Dubois, cahier « A bâtons rompus » 1931
«Atelier d’horloger Père. 38 ans de labeur, des journées de douze à quatorze heures. 38 ans de joies et de peines se sont écoulés là.»
En 1923 à la naissance de Jacqueline Dubois, la famille habite à la Rue des Envers 18. Ils y resteront du 1er mai 1921 au 1er mars 1926. Il s’installeront ensuite, dès 1926, à la Rue de la Côte 11, dans une belle maison de caractère bourgeois, au centre-ville du Locle.
Marcel-Henri Dubois
De Madame Delphine à Jules César
Trois nouvelles gaies
Marcel Dubois
Le Locle, Éditions Oderbolz – Le Locle, décembre 1931
32 pages – épuisé
Cette publication a été tirée à 2’000 exemplaires et vendues au
profit des chômeurs ayant épuisé leur secours, dans ce contexte de crise économique des années 30.
Marcel Dubois note dans ses carnets : « la vente fut un succès. En 4 jours 1’500 ex. de la brochure. Parfois certaines familles achetaient 5 brochures à la fois. »
A Sarrebruck tous les deux
Souvenirs d’un président neutre dans la Sarre
Marcel Dubois
Avant-propos de Marcel Chopard
Liste des Présidents suisses du Plébiscite sarrois (13 janvier 1935)
Le Locle, Éditions Oderbolz – Le Locle, décembre 1935
82 pages – épuisé
Feux Follets sur la Vy-aux-Loups
Marcel-H. Dubois
Préface d’Arthur Nicolet
Illustrations de George Junod
Le Locle, Éditions Oderbolz – Le Locle, mai 1941
138 pages – épuisé.
La Fontaine des Abeilles
Marcel-H. Dubois et Roland Dubois
Préface d’Arthur Nicolet
Dessins de George Junod
Le Locle, Éditions Oderbolz – Le Locle, juillet 1943
180 pages – épuisé.
Notes sans portées
Marcel Chopard
Préface de Marcel Dubois
Parues dans la Feuille d’Avis des Montagnes
Illustrations de George Junod
Le Locle, Éditions Oderbolz – Le Locle, juillet 1941
125 pages – épuisé.
Marcel Dubois avait en projet un roman intitulé Sagneule, avec un personnage principal nommé « Voûnon », inspiré de son père horloger, Abram-Henri Dubois. Il n’a pu mener son projet à terme. Note M.S. : nous ne disposons malheureusement pas d’un manuscrit.
Extrait Marcel-Henri Dubois, Journal, dimanche 16 avril 1944 :
« Voûnon » le nom du personnage principal du roman ; une sorte de demi-dieu, à mes yeux, grand dans l’abnégation et le travail quotidien, énorme dans les débordements, puis touché par la grâce divine dans son âge mûr !
« Voûnon ». J’ai connu quelques heures d’exaltation ce matin, de fièvre créative.
«Qui veut sauver sa vie la perdra ». S’oublier dans l’œuvre. Créer un petit monde. Et si c’est une réussite tant mieux, un échec, tant pis.
« Voûnon » personnage demi-dieu.
« Voûnon » ! Mon cher père adoptif, mon modèle, le prototype de l’horloger de la grande époque…J’écrirai ce livre si je sais m’oublier, moi et mes tracas journaliers.
Que Dieu me soit en aide. Non ! Que Sa volonté soit faite.
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Le Locle, le 16 mai 1946.
Madame Vve. Marcel Dubois
Le Prévoux
Madame,
La longue maladie dont souffrait M. Dubois, les nouvelles que nous en avions ces dernières semaines ne nous laissaient pas beaucoup d’espoir de le revoir au Collège.
Nous aimions cependant penser que le mal lui laisserait encore quelques moments d’accalmie.
Notre vœu n’a pas été exaucé et son décès laisse l’école, comme sa famille, plongée dans une profonde tristesse.
Au moment où il s’en va, la Commission scolaire et la Commission de l’école de commerce tiennent à vous dire combien elles ont apprécié M. Dubois. Il fut un excellent maître. Il connaissait parfaitement la langue allemande et savait l’enseigner. Cette tâche, si ardue parfois, il l’a toujours remplie avec dévouement, conscience et savoir-faire. De plus, il a su gagner l’affection de ses élèves dont beaucoup sont devenus dans la suite de bons amis pour lui. Brisé par la souffrance physique et le deuil, il a fait vaillamment son devoir jusqu’au bout, laissant ainsi un bel exemple à tout son entourage, à notre jeunesse en particulier.
Dans les heures difficiles que vous passez, les autorités scolaires vous expriment, ainsi qu’à toute votre famille, leur très vive sympathie et souhaitent que le bon souvenir que laisse votre cher défunt à toute notre population, la reconnaissance des autorités, des élèves, de leurs parents, vous soient de quelque réconfort dans votre deuil.
C’est dans ces sentiments que nous vous prions d’agréer, Madame, nos salutations respectueuses.
Au nom de la Commission Scolaire :
Le Secrétaire
M.H Primault
Signature lisible
Le Président
Signature autographe, pas lisible
Au nom de la Commission
De l’École de Commerce :
Le Président
Signature autographe, pas lisible
Marcel-Henri Dubois parlait, lisait et écrivait le patois du Jura neuchâtelois.
Il note dans son cahier « A bâtons rompus No 3, en 1931 :
« Ce patois du Locle et de la Sagne que ma génération ignore complètement »
Pour Marcel-H. Dubois, le foyer c’est l’hoteau, la maison de la famille Dubois au Prévoux, qui doit son nom à un terme de patois :
3o Aussi, par conséquent, c’est pourquoi: Il était très avare, «djierè, a sn’aterma è n’i avai quasi gnyon, on ne l’ammâve pas», aussi, à son enterrement, il n’y avait quasi personne, on ne l’aimait pas (N Ch. de F.). Le lieutenant de police voulait que tout fût rangé et «le z ètsirle foûran dzère apohyî…» contre l’hotau, les échelles furent donc appuyées contre la maison (N Bér. Pat. neuch. 117).
Université de Neuchâtel, dialectologie :
Le « patois » neuchâtelois est un dialecte de la langue francoprovençale, l’une des trois langues traditionnelles de l’espace gallo-roman, avec l’occitan dans le Sud, et le français (langue d’oïl, avec ses dialectes) au Nord. Neuchâtel se trouve à la limite nord-est du francoprovençal, qui comprend toute la Suisse romande (sauf le Jura), une partie du Jura français, le Lyonnais, le Forez, la Savoie et la Vallée d’Aoste (carte).
Comme tous les dialectes, le parler francoprovençal de Neuchâtel se distinguait légèrement d’un village, d’une vallée à l’autre, sans que cela pose de difficultés pour la compréhension mutuelle (carte).
Les derniers locuteurs du francoprovençal neuchâtelois ont malheureusement disparu dans les années 1920. Peu avant, conscient de sa disparition imminente, un groupe d’intellectuels et patoisants neuchâtelois a essayé de « sauver les meubles », en publiant un volume souvenir, contenant tous les textes en patois neuchâtelois qu’ils avaient pu rassembler. Ce volume a été publié à Neuchâtel en 1895; il se trouve dans toutes les bonnes bibliothèques du canton.
Ci-dessous, nous reproduisons le début d’un récit en patois de Boudry, rédigé par L. Favre, président du Comité du patois de la Société cantonale d’histoire et d’archéologie, avec sa traduction en français régional.
Voir le texte ment. : http://www5.unine.ch/dialectologie/NE_Presentation.html
Abram-Henri Dubois, né le 6 juillet 1858, l’état-civil indique le 26 juin, épouse Louise-Marie Simon-Vermot, née le 3 juin 1858, fille de Lucien, de Montlebon (Doubs, France), n’eurent point d’enfants, mais m’adoptèrent à la mort de mon père William, et furent mes parents, dont je vénère et bénis la mémoire tous les jours. Le numéro 73 de la Rue des Envers fut leur domicile de 1894 au 20 juillet 1930. Ma mère adoptive fut enterrée le jour de Noël 1918 (morte à 60 ans).
Celui que nous avons toujours appelé « Grand-Papa » par reconnaissance y fut veuf de 1918 à 1930, mais trouve à notre foyer et au contact de nos deux enfants des affections chaudes, un intérêt toujours en éveil. Dans mes « A bâtons rompus », j’ai essayé de faire revivre cette grande figure. Cher et bon Abram-Henri !
« Cet homme auquel je voue un véritable culte, une reconnaissance renouvelée à mesure que mes enfants grandissants attendent de moi davantage – l’enfant ne vivra pas de pain seulement…le cœur veut sa nourriture, l’esprit aussi.
Votre grand-papa ne m’a laissé manquer de rien, j’ai pris à son contact de grandes, de belles leçons d’énergie, de complaisance, de charité pratiquée sans parler, de dévouement, d’abnégation pour tous ceux qui avaient/auraient besoin d’aide.
Il aurait pu m’asseoir à l’établi, me faire quitter définitivement l’école. Il ne l’a pas fait.
Je suis bien certain que jamais pensée de lucre ne l’a effleuré à la croisée de « mes chemins ».Un grand cœur
Un caractèreUn homme aux réactions vives, promptes, trop rudes souvent (un ressort qui se détend soudain et vous saute à la figure). »
Note de Marcel Dubois : « 105 kilos à 70 ans ! »
Faire-part de la mort d’Abram-Henri Dubois : « Non pour être servi, mais pour servir »